Chantal est décédée le 28 octobre 2018. Elle était un pilier de l’ADESSI*, un de ces piliers solides sur lesquels on bâtit une maison qui dure. Nous nous y sommes côtoyés pendant 15 ans. Elle avait accompagné le mouvement de régionalisation de l’éducation pour la santé vers la FRAES, puis l’IREPS. Psychologue clinicienne de formation, elle s’était investie dans l’éducation pour la santé avec exigence et persévérance. Ses champs d’action furent nombreux : information et lutte contre le Sida, action auprès des adolescents, éducation du patient, etc. En charge de la formation, dans les groupes de travail elle ne délivrait pas un message ou des solutions pensées à l’avance mais par une fine maïeutique obligeait ses interlocuteurs à se poser les bonnes questions, c'est-à-dire souvent à se remettre en question. Penser avant d’agir ! Telle était sa conception de l’action comme nous le rappelait récemment Claude Bouchet. Mais la formation n’était pas qu’institutionnelle : il y avait celle du compagnonnage quotidien qu’elle apportait à ses pairs, jeunes embauchées ou collègues de travail déjà blanchis sous le harnois ; ils témoignent aujourd’hui avec reconnaissance de leurs débats où elle soutenait les principes éthiques de l’action, de la liberté du sujet, de la responsabilité.
Elle avait aussi l’exigence de la démocratie associative qui la faisait participer avec assiduité aux assemblées générales des associations amies ou partenaires. La lutte contre le Sida la mit naturellement en contact avec l’ODPS** dont elle devint administrateur.

Nous garderons le souvenir de son sourire et de sa foi en la promotion de la santé, c'est-à-dire de la confiance qu’elle mettait en un sujet libre de ses décisions.

Pierre Dell’Accio
Président de l’Ireps-ARA

* : Ades de l’Isère qui précéda ce qui est aujourd’hui la Délégation Ireps-38.
** : Office Départemental de Prévention du SIDA isérois qui précéda le PIVIH de 2018.