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Qu'est-ce que la promotion de la santé ?

La santé : de quoi parle-t-on ?

Pendant longtemps, la santé, était considérée  avant tout comme l’absence de maladie, « La vie dans le silence des organes », selon Leriche, célèbre chirurgien français.

En 1946, l’Organisation Mondiale de la Santé élargit la définition de la santé à « un état de complet bien-être physique, mental  et social ». Cette approche positive et utopique prend en compte la globalité de l’être humain.

En 1986, la Charte d’Ottawa propose une approche dynamique de la santé qui est perçue désormais comme « une ressource de la vie quotidienne et non comme le but de la vie ».

La santé des individus dépend donc de multiples « déterminants »  qui  relèvent de dimensions collectives (politiques, sociales, économiques, culturelles, environnementales…), et individuelles (biologiques, psychologiques, modes de vie…).

  • De facteurs individuels (génétique, physiologie, vieillissement)
  • De facteurs associés aux dispositifs de santé (prévention, accès aux soins)
  • De facteurs liés au comportements individuels et collectifs (hygiène de vie, pratique sportive, etc.)
  • De facteurs liés à l’environnement physique et humain (urbanisme, cadre de vie, habitat, logement, transport)
  • De facteurs liés aux conditions "psycho-socio-économiques" (niveau de revenus, niveau d’éducation, insertion sociale, etc.).

La promotion de la santé, un cadre de référence

La promotion de la santé prend en compte une approche tranvsersale et multifactorielle de la santé en s’articulant autour des cinq axes complémentaires d’intervention définis dans la Charte d’Ottawa :

  • Promouvoir des politiques publiques favorables à la santé des populations
    Une politique publique saine ne se résume pas par une organisation efficace du système de soins. La promotion de la santé va bien au-delà des simples soins de santé. Elle inscrit la santé à l’ordre du jour des responsables politiques de tous les secteurs (socio-économique, environnemental, culturel…) et à tous les niveaux en les incitant à prendre conscience des conséquences de leurs décisions sur la santé et à admettre leur responsabilité à cet égard.
  • Créer des environnements favorables à la santé
    L’évolution des modes de vie, de travail et de loisir doit être une source de santé pour la population. Favoriser la création ou le maintien d'environnements favorables à la santé requiert donc d'encourager la participation des citoyens à l’amélioration de leur cadre de vie et à développer leur pouvoir d’agir sur leurs environnements.
  • Renforcer l'action communautaire, pour une participation effective de la population aux décisions qui affectent sa santé
    Il s'agit de soutenir la participation des individus et des communautés à la définition des priorités, à la prise de décision et à la réalisation des actions, pour atteindre un meilleur niveau de santé. Cette implication directe des communautés et des personnes a pour effet leur empowerment, c’est-à-dire leur capacité à prendre en charge elles-mêmes les questions de santé qui les concernent.
  • Acquérir des aptitudes personnelles permettant d’agir sur la santé
    La promotion de la santé soutient le développement individuel et social en offrant des informations, en assurant l'éducation pour la santé et en perfectionnant les aptitudes indispensables à la vie. Ce faisant, elle permet aux gens d'exercer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et de faire des choix favorables à celle-ci.
  • Réorienter les services de santé pour mieux prendre en compte les besoins des populations
    Les services de santé doivent de plus en plus engager leur action dans le sens de la promotion de la santé, au-delà du mandat exigeant la prestation des soins médicaux. Ce secteur doit se doter d'une mission comprenant le plaidoyer pour une politique sanitaire multisectorielle, ainsi que le soutien des individus et des groupes dans l'expression de leurs besoins de santé et dans l'adoption de modes de vie sains.

La promotion de la santé aujourd'hui

Mondialisation, crises économiques et sanitaires, mouvements migratoires, enjeux environnementaux… La promotion de la santé s’inscrit désormais dans un nouveau contexte mondial.

En 2008, la Commission des Déterminants Sociaux de la Santé (CDSS) de l’OMS a montré le rôle essentiel des déterminants sociaux (revenu, logement, alimentation, emploi, conditions de travail) sur les indicateurs de santé dans son rapport "Combler le fossé en une génération : instaurer l’équité en santé en agissant sur les déterminants sociaux de la santé".  Trois axes d'action sont préconisés :

  • Améliorer les conditions de vie quotidiennes
  • Lutter contre les inégalités dans la répartition du pouvoir, de l’argent et des ressources
  • Mesurer le problème, l’analyser et évaluer l’efficacité de l’action

Depuis 1986, poursuivant la voie tracée par la charte d’Ottawa, huit conférences internationales sur la promotion de la santé ont également préconisé des stratégies pour lutter contre les inégalités de santé tout en tenant compte de ces évolutions.

La déclaration de Shangaï, en novembre 2016, réaffirme que la santé est « un droit universel, une ressource essentielle pour la vie quotidienne, un objectif social partagé et une priorité politique pour tous les pays. » Elle donne notamment la priorité à la bonne gouvernance, à l’action locale dans les villes et les communautés et au développement des compétences et savoir-faire des citoyens en matière de santé.